La vie est un long fleuve tranquille ...

Enième dispute au domicile des Stuart … Ayant marre de voir s’affronter mes deux parents, je quittais la table sans terminer mon assiette. Mon père me rappela mais je l’ignora, sachant pertinemment qu’une fois que j’aurais passé la porte de la salle à manger, il reviendrait à son sujet principal, l’envie de ma mère de reprendre le travail.

Pourquoi était-il tant contre le fait qu’elle travaille ? Etait-ce parce qu’elle voulait retourner à la coopérative internationale et qu’ainsi elle allait peut-être partir parfois en France ? Oui très certainement vu comme il était contre le fait même qu’elle parle français. Il avait quand même choisi d’épouser une femme provenant de ce pays et il lui demandait de rejeter ses origines pour se donner corps et âme à l’Angleterre. Je comprenais ma mère de ne pas accepter ça, sauf que moi j’étais bloquée entre les deux …

Montant dans ma chambre, je me laissai tomber sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond blanc de la pièce. J’étais majeure depuis le mois de janvier mais il me restait encore une année avant d’avoir terminer mes études, une année et je pourrais quitter la maison. Oui parce que j’étais bien décidée à m’éloigner de cette ambiance qui jouait énormément sur mon moral et ce n’était pas tellement nécessaire en ce moment …

Me levant d’un bond, je m’installa à mon bureau et commença une lettre. Quand je n’allais pas bien, j’avais pris l’habitude de l’écrire. En principe, la lettre finissait à la poubelle en miette ou bien brûlée. Il arrivait parfois que je l’envoie … C’était arrivée l’année d’avant, j’avais envoyé une lettre à Taliesen, mon petit ami. Mais je ne pourrais le faire aujourd’hui, puisque nous n’étions plus ensemble.

Je me souvenais comme d’hier, le jour où j’avais été voir le jeune homme pour lui dire que je le quittais. Je venais tout juste d’apprendre sa tromperie et j’avais si mal au cœur que j’avais cru défaillir face à lui mais j’avais tenue, me disant que ce n’était pas plus mal. C’était un sang-mêlé et jamais mon clan ne l’aurait accepté dans la famille.

Froissant la lettre que je venais à peine d’écrire, je la jetai dans la corbeille avant de sortir ma baguette et d’enflammer le bout de papier. Voilà ce que c’était que d’être majeur, pouvoir utiliser la magie en dehors de Poudlard ce n’était pas un mal, même s’il était rare que j’utilise ma baguette facilement.

Rangeant ma baguette, je me dirigea vers la porte de la pièce et l’ouvrit pour écouter. Mes parents étaient toujours en pleine dispute et ils ne s’occupaient pas de moi. Tant mieux, j’avais à faire !

Ouvrant ma penderie, je tirai la malle vers mon lit avant de l’ouvrir en grand. Il ne fallut guère plus d’un quart d’heure pour y ranger mes affaires. J’avais l’habitude et il était rare que j’oublie quelque chose. C’est vrai que nous n’étions pas encore à la date prévue pour rejoindre Poudlard mais je ne supportais plus de rester ici. L’ambiance était bien trop mauvaise et de toute façon, ils ne se rendraient même pas compte de mon départ.

Revenant vers mon bureau, je pris une nouvelle feuille et marqua quelques mots, histoire qu’ils comprennent que j’avais juste besoin d’un peu d’espace avant de retourner à Poudlard. Un peu d’espace et surtout de calme. Chouka ma chouette était en train de dormir sur son perchoir. Fermant sa cage, je l’empoigna d’une main et ma malle de l’autre avant de redescendre au rez-de-chaussée. Je marqua un arrêt devant la porte de la salle où mon père était encore en train de déblatérer sur la France et le fait qu’elle ne se pliait pas correctement aux bons vouloirs du Lord. Poussant un soupir, je continua mon chemin et sortit de la maison. Traversant le parc, je m’arrêta au bord de la route. La demeure des Stuart était dans un quartier sorcier, ce qui me permit de sortir ma baguette sans inquiétude. La levant vers le ciel, je sursauta en entendant le claquement sonore qui précédait l’apparition du magicobus. Je ne l’avais pas pris souvent et j’aurais du être intimidée voir même avoir envie de faire demi-tour mais n’ayant aucunement envie de retourner dans la maison, je grimpa vivement à l’intérieur et donna ma destination au chauffeur avant de m’accrocher où je pouvais pour ne pas chuter.

Le voyage fut rapide et je retins ma respiration de nombreuses fois en voyant la façon de conduire du chauffeur. C’était à la fois impressionnant et effrayant mais tout aussi efficace. Après l’arrêt brutal qui me projeta contre le siège devant moi, je descendis du véhicule et entra au chaudron baveur. J’aurais peut-être pu trouver un autre membre de ma famille pour m’héberger mais la personne la plus proche était Maleficus et il était tout simplement hors de question que je lui demande quoique ce soit.

Le cousin, descendant de la famille Serpens, était chef de mon clan. Comment avait-il fait pour le devenir en étant aussi jeune ? Je ne savais pas trop, enfin si je savais mais je n’avais pas envie de m’en souvenir. En faite, c’était bizarre mais dès qu’on me parlait de lui ou que je le croisais, je ne pouvais pas m’empêcher d’être nerveuse, mal à l’aise, maladroite et encore plus timide. Il m’avait fallut du temps pour comprendre que j’avais tout simplement le béguin pour mon propre cousin. Un béguin que j’avais vite fait passé en me disant que nos caractères ne pourraient jamais s’adapter ensemble. Il était beaucoup trop autoritaire et moi trop douce. Non ce n’était pas une bonne chose de vouloir aller dans ce sens.

Entrant dans le bar servant de passage entre le Londres moldu et celui des sorciers, je réserva une chambre et y fit déposer mes affaires avant de partir sur le chemin de traverse. J’avais hésité à rejoindre le côté moldu mais j’étais presque certaine que mon père ou l’un des membres du clan allait venir me chercher et il fallait mieux pour moi qu’ils me trouvent de ce côté-ci. C’était quand même moins risqué …

M’installant à une table de chez le glacier, je savourais le dessert que je m’étais pris tout en regardant autour de moi. A une table un peu plus loin, un garçon à peu près de mon âge dégustait lui aussi une glace. Il me salua d’un signe de tête avant de me faire un clin d’œil. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres alors que je réalisais que j’étais seule, que je n’étais plus la petite gamine mais une jeune femme libre, enfin au moins pour quelques semaines …


Je sursautai légèrement en sentant qu’on me secouait. Me redressant légèrement, je hocha la tête aux mots de Myna me poussant à aller me coucher. Je m’étais endormie sur la table installée dans un coin de la bibliothèque, renversant l’encrier et éparpillant mes feuilles. Depuis mon arrivée dans la demeure de Tryan, je passais mes journées et mes soirées à parcourir les livres et à noter tout ce que je souhaitais retenir et approfondir. J’avais à cœur de m’instruire et de ne pas rester sur mes bases beaucoup trop légères pour entrer dans la vie active. Fermant le livre que j’avais commencé, je le remis à sa place avant de rassembler les feuilles gribouillées d’une écriture fine et serrée.

Seulement quelques mètres me séparaient de ma chambre et je les parcourus en silence, laissant juste mon regard s’échapper quelques instants vers la chambre de mon cousin. A part aux repas où nous discutions un peu de l’avancée de mes recherches, il était rare que nous passions du temps ensemble. Je le savais très occupé mais j’avais aussi parfaitement compris qu’il n’appréciait pas le fait de ma grossesse. Selon lui ou du moins ce que j’avais cru comprendre de ses sous-entendus, il me trouvait trop jeune, trop immature voir même inconsciente de vouloir garder cet enfant. C’était peut-être la raison pour laquelle je travaillais autant, me levant de bonne heure pour étudier un maximum d’heures, ne m’arrêtant que pour les repas, que Myna se chargeait de m’annoncer sous peine que je les loupe, juste pour lui prouver que j’en étais capable. Posant les feuilles sur mon bureau, je passai ma tenue de nuit et me glissa dans mes draps.


Assise sur le lit de la chambre, je regardais Anthime qui faisait les cent pas en face de moi. Nous étions à la veille de mon départ pour Poudlard et j’avais espéré passer la journée avec lui, la journée et la nuit … Comme nous le faisions depuis plus de trois semaines. Trois semaines de bonheur pour moi. J’étais tombée amoureuse de ce regard sombre, de ce sourire enjoliveur, de cet homme de deux ans mon ainé.

Il n’avait pas fallut longtemps pour qu’on fasse connaissance et que nous nous trouvions des points communs. J’avais été plutôt ouverte, lui racontant pas mal de choses, voir même me lâchant complètement. C’était d’ailleurs pendant une de mes discussions enflammées que le jeune homme avait éclaté de rire avant de m’embrasser pour la première fois. J’avais été tout d’abord surprise avant d’y répondre avec plaisir. La suite n’avait été que la logique, du moins c’était la logique de ma période de rébellion.

Nos journées se passaient en balade dans Londres, autant du côté sorcier que moldu, j’avais tout d’abord refusé avant de finalement accepter deux jours plus tard. Je connaissais si peu la ville que je prenais plaisir à la découvrir surtout au côté d’un parfait guide. Anthime était d’origine anglaise mais avait fait ses études en France à Beauxbâtons. Je l’avais bombardé de questions auxquelles il répondait de façon succincte et précise. J’aurais du me méfier, comprendre quelque chose sur le fait qu’il évite autant de parler de lui, mais ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ?

Mes yeux ne quittaient pas le jeune homme, alors que mon cerveau essayait de comprendre ce qu’il venait de m’avouer, sa nature véritable. Oh Anthime était bien un sorcier, j’avais bien vu sa baguette et je l’avais vu l’utiliser mais il n’était pas n’importe quel sorcier. C’était un né-moldu et il était venu à Londres logiquement pour passer sa commission du sang. Sauf qu’il n’allait pas la passer … Il savait très bien, et moi aussi, que s’il se rendait au ministère, il n’en ressortirait que pour rejoindre Azkaban.

Mais qui serait assez fou et stupide pour faire ça … Certainement pas lui et je le comprenais parfaitement ! Mais de là à partir sans laisser de traces, en me demandant de ne pas essayer de le contacter, de ne pas essayer de le revoir … J’avais mal … Mon cœur se serrait dans ma poitrine alors qu’il m’embrassait une dernière fois et qu’il passait la porte, quittant ainsi mon champ de vision, quittant ainsi ma vie …


Ce fut le soleil caressant mon visage qui me tira du sommeil. La nuit avait été courte et surtout troublée par des souvenirs que j’aurais voulu repousser. Mettant pied à terre, je bailla avant d’enfiler ma robe de chambre et de me diriger vers la salle de bain. Tryan devait déjà être partit depuis longtemps pour son travail. Parfois je me désolais de ne pas le voir plus mais il n’était que mon cousin, il n’avait aucun compte à me rendre, aucune obligation à être à mes côtés. Parfois j’aimerais plus … Pourquoi ? J’avais quelques doutes sur cette envie, des doutes qui me rappelaient ce que j’avais éprouvé pour Maleficus voir même pour Taliesen et Anthime.

Repoussant ça au loin comme étant des enfantillages qui n’avaient plus lieu d’être, je sortis de la salle de bain, fin prête. Aujourd’hui je n’avais pas envie de m’enfermer dans des livres poussiéreux mais plutôt envie de me promener. Rejoignant la salle à manger, je pris mon petit déjeuner tout en réfléchissant au but de ma sortie. Me levant enfin de table, je me dirigea vers le hall d’entrée et attrapa ma cape. L’attachant sur mes épaules, je regarda Myna qui venait de s’avancer vers moi.

J’aimerais aller à Paris, tu sais comment je pourrais m’y rendre sans risque ?
Myna pourrait vous y amener ?
Mais … le transplanage … C’est dangereux pour le bébé …
Myna sait que le transplanage sorcier est dangereux mais pas avec Myna. Votre fille ne risquera rien !
Ma … fille ?
Miss Stuart attend une fille.

Un sourire s’accrocha à mes lèvres alors que je portais ma main à mon ventre. Je savais que la magie des elfes de maison était plus puissante que celle des sorciers mais de là à savoir qu’elle pouvait me prédire ça, ça me troublait. Reprenant mes esprits, j’attrapais son bras et attendit la suite. Quelques secondes après je me trouvais non loin de la tour Eiffel. Remerciant l’elfe qui promit de revenir me chercher au même point quelques heures plus tard, je la regardai partir avant de retirer ma cape et de la glisser dans un coin de la ruelle pour la récupérer à mon retour. Sortant au grand jour, je plongea mes mains dans mes poches et commença à marcher le long de l’avenue, mon regard s’attardant sur quelques devantures de boutiques.

C’est alors que j’étais arrêtée devant une vitrine que mon regard fut attiré par un homme sur le trottoir d’en face. Pivotant sur mes talons, je resta bouche bée en reconnaissant l’homme. Quelle chance y avait-il que je rêve de lui cette nuit et que je le rencontre dans la même journée ? Très peu et pourtant il était là …

Sans réfléchir plus loin, je me mis à le suivre, ne le quittant pas des yeux. Traversant rapidement pour rejoindre le même trottoir que lui, je tourna dans la ruelle qu’il avait pris et accéléra un peu l’allure ne voulant surtout pas le perdre de vue. Bientôt je reconnue les lieux pour les avoir entendu détailler maintes fois par ma mère. Une nouvelle rue s’ouvrit cette fois avec des boutiques sorcières. Le jeune homme continuait comme si de rien n’était, ne m’ayant probablement pas encore vu.

J’hésitais à l’appeler mais pas en pleines rues, pas au milieu d’autant de monde. Continuant ma filature, je fus bientôt sûre qu’il avait remarqué mon manège vu qu’il accélérait le pas avant de tourner entre deux boutiques dans une ruelle sombre. J’empruntais le même chemin à mon tour et me stoppa net. Il s’était arrêté un peu plus loin, me tournant le dos mais sa baguette à la main. Un léger sourire passa sur mon visage alors que ma main se posait aussi sur ma baguette. Il était plus fort que moi mais je ne pensais pas avoir besoin de faire grand chose une fois qu’il aurait compris à qui il avait à faire.

C’est comme ça qu’on accueille une vieille connaissance ?

L’homme pivota vivement avant de se rapprocher de quelques pas, me permettant ainsi de voir son visage. Il s’était laissé pousser la barbe légèrement. Ses cheveux étaient aussi un peu plus longs que dans mon souvenir. Il était visiblement très surpris et prit le temps de me dévisager. Son regard parcourut mon corps et s’arrêta quelques instants sur mon ventre. Je n’étais pas encore énorme mais à presque cinq mois de grossesse, c’était quand même visible et il était loin d’être idiot pour ne pas faire le rapprochement.

Lyse ?
Bonjour Anthime, ça faisait longtemps !
Mais … Que fais-tu là ?
Et bien comme tu vois, j’ai besoin de quelques habits plus adaptés à ma situation et on m’a dit que je trouverais mon bonheur ici.
Il est de … moi ?
Gagné, bravo futur papa !
Arrête Lyse, je t’avais dis que je ne pouvais pas rester avec toi et c’est toujours pareil !
Et ce … changement de situation ne te fait pas réfléchir ?
Non Lyse, je refuse de te mêler à ça. Tu as ta famille sur qui compter …
Oh mais tu crois peut-être qu’ils sont au courant ? Tu voudrais que je leur dise quoi ? « Au faite papa je suis enceinte d’un sang-de-bourbe, c’est super hein ! »
Non Lyse ... Ne te mets pas en colère …
Attend mais je ne suis pas seule fautive de mon état et tu refuse d’assumer, maintenant c’est moi qui doit en pâtir en fuyant ma famille !
Je peux t’aider si tu veux …

Je fronçai les sourcils en voyant le jeune homme qui levait sa baguette vers moi. Comptait-il l’utiliser contre moi, contre la femme qui avait partagé sa vie pendant quelques temps et qu’il avait dit aimer ? Il oserait m’attaquer dans le seul but que cet enfant ne voit pas le jour, soi-disant pour me sauver ? Oui ça aurait peut-être été une solution si je n’avais pas su que j’attendais une fille, si je ne m’étais pas déjà autant attachée à cette enfant … Mais il n’avait pas de chance parce que cette discussion avait eu pour effet de m’énerver plus qu’autre chose. A mon tour je leva ma baguette et d’un geste rapide, je le désarma et récupéra sa baguette alors qu’il poussa un léger cri de stupeur. Voilà au moins un sort que je réussissais sans trop de problème, en faite je m’étais rendu compte que j’étais meilleure quand j’avais une certaine forme de rage.

Il avança d’un pas comme s’il pensait pouvoir faire quelque chose mais je pointa ma propre baguette sur lui un grand sourire aux lèvres. Si j’avais su le désarmer, il devait s’attendre à ce que je fasse autre chose. Marquant une hésitation, il finit par rester à distance respectable, le visage complètement fermé et renfrogné. Il s’était fait avoir comme un bleu et devait l’avoir mauvaise.

Tu croyais quoi, que j’allais te laisser faire ?
Lyse … tu ne peux pas garder cet enfant, il va te pourrir la vie …
Ce sont MES affaires ! Tu viens de me dire que tu t’en fichais royalement alors laisse moi m’occuper de ça toute seule.
Redonne-moi ma baguette !
Et puis quoi encore ? Pour que tu puisses l’utiliser contre moi ? Hors de question !
Tu ne va pas me laisser là sans baguette ?
Et pourquoi pas ? Tu es un hors la loi, un de ceux que le ministère recherche, je pourrais même te dénoncer …
Mais tu ne feras pas ça ? En plus nous sommes en France …
Oui tu as raison, je ne te dénoncerais pas, mais par contre pour ta baguette, on voit que tu ne me connais pas si bien que ça ... Je te souhaite bon courage !

Sans rien ajouter de plus, je recula pour sortir de la ruelle sans toutefois le quitter du regard. J’étais on ne peut plus méfiante sur le fait qu’il tente quelque chose. Il était normal qu’il veuille récupérer sa baguette mais une fois dans la rue plus passagère, il n’oserait pas m’attaquer, par peur de se faire découvrir. M’éloignant du lieu de la rencontre, je rangea la baguette du jeune homme dans ma poche intérieure pour pouvoir l’étudier plus tard. Je ne savais pas pourquoi j’avais fait ça, peut-être par pure vengeance mais je me sentais mieux, même si je savais que je venais de condamner Anthime à mourir d’ici quelques temps s’il ne se cachait pas correctement. Je savais aussi que s’il s’en sortait, je m’étais faite un nouvel ennemi. Mais je n’en étais plus à ça près …

Sans plus m’occuper de cette affaire, j’entrais dans une boutique de vêtements et commença à choisir quelques nouvelles tenues. Je n’avais pas beaucoup d’argent mais j’espérais au moins me trouver un ou deux trucs pas trop cher pour changer un peu de mes tenues magicalement agrandit. Il me fallut plus d’une heure pour trouver ce que je désirais et surtout pour marchander sur le prix un peu trop élevé. Un sac à la main, je ressortis de la boutique mon autre main sur ma baguette. Regardant autour de moi, je cherchais le jeune homme du regard, ayant limite peur qu’il me saute dessus pour essayer de récupérer son bien mais visiblement il avait préféré fuir. Un bien ? Un mal ? Aucune idée et je ne préférais pas laisser mon esprit vagabondé là-dessus sous peine de ne mordre les doigts sur cette démarche qui ne ressemblait en rien à la Charlyse habituelle.

Parcourant le chemin en sens inverse, je finis par revenir dans la ruelle où Myna devait venir me chercher. Ramassant ma cape, j’eue juste le temps de l’attacher sur mes épaules que l’elfe arriva. Lui adressant un sourire, je pris la main qu’elle me tendait pour enfin revenir à la demeure glaciaire. Détachant ma cape, je l’accrocha à sa place alors que Myna me lançait un regard inquiet, sentant bien que quelque chose avait changer.

Vous avez passé une bonne matinée, miss ?
Excellente Myna, j’ai revu un vieil ami …

Laissant l’elfe retourné à ses occupations, je monta dans ma chambre. Posant le sac sur mon lit, je plongea ma main dans ma poche et en sortit la baguette d’Anthime pour l’observer. D’après ce que le jeune homme m’avait dit l’été précédent elle était en bois de noisetier. D’une longueur d’environ 27 cm, elle était plutôt souple et résistante et adaptée à la pratique de la magie blanche. Je ne l’avais pas prise pour m’en servir, j’avais la mienne qui me convenait parfaitement mais ça avait été la chose la plus logique à faire d’après moi, à ce moment là.

La déposant sur un coin de mon bureau, je m’assis devant la table et attrapa mon nécessaire d’écriture. Il était temps … Temps que j’avertisse mes parents de la raison de mon départ de Poudlard. Je savais déjà quelle serait la réponse mais pour avancer dans cette nouvelle vie, il fallait que je tire un trait sur mon passé et pour ça j’avais des comptes à rendre.

Ecrire une lettre à mes parents était la première étape, ensuite il faudrait que je fasse de même avec Maleficus mais là … je savais qu’une simple lettre ne suffirait pas. Il allait falloir que je le rencontre. C’était un gros risque, je le savais pertinemment et je savais d’avance que Tryan serait contre mais je ne lui dirais rien, je n’avais pas vraiment besoin qu’il sache tout ce que je faisais. Après tout, il n’était qu’un cousin, même si parfois j’avais l’impression qu’il comptait bien plus que ça pour moi …

Fermant la lettre, je l’attacha à la patte de Chouka qui venait de se poser devant moi, comprenant sans que je le lui dise que j’avais besoin d’elle. Lui caressant la tête, je la laissai partir avant de m’’attaquer à la lettre à Maleficus. Encore une chose pas si évidente que ça à écrire mais j’allais rester flou, c’était mieux. Il aurait bien le temps de me lancer des réflexions quand il m’aurait en face de lui … Fermant la missive, je la déposai à côté de la baguette d’Anthime tout en souriant. M’adossant à la chaise et croisant les bras, je laissa mon regard se porter sur le parc enneigé. Apparemment cette année 2005 ne débutait pas si mal que ça …