Morgane Livingstone

Morgane Livingstone est née le 7 Juillet 1990 en Angleterre. Elle est née de manière peu commune, puisque lors d'un week-end passé par ses parents dans l'Ouest de la France, les contradictions de Melinda se firent sentir. Ils se trouvaient alors dans une forêt, connue il y a bien longtemps, sous le nom de Brocéliande. Etonnement, il n'y eut pas de complication lors de la naissance de l'enfant. Ni pluie, ni orage, pas même la moindre rafale de vent. Les deux parents étaient trop heureux par l'événement pour le remarquer mais les petits animaux de la forêt s'étaient rassemblés dans cette petite clairière, que certains assimilaient jadis au tombeau de Merlin. Peut-être est-ce à cause de la légende de la forêt, ou simplement de leur passion pour les légendes arthuriennes mais ils décidèrent de prénommer la petite fille Morgane, en référence à la toute-puissante magicienne des temps anciens. Morgane vécut une enfance plutôt normale, dans la petite ville d'Angleterre où elle habitait avec ses parents, John et Melinda Livingstone. Néanmoins, elle partageait une relation particulière avec sa grand-mère maternelle, Moira. En effet, celle-ci lui racontait souvent des histoires de l'époque d'Arthur et de ses chevaliers mais certains détails étaient toujours différents des romans et autres ouvrages qu'elle avait pu lire à ce sujet. Tout d'abord, la redoutable Morgane Le Fay n'était pas aussi méchante dans la réalité et l'Enchanteur, Merlin... était représenté comme un jeune homme plutôt que comme un vieillard.

Sa petite soeur naquit en mai 2001, et ses parents la prénommèrent Elaine. Tout allait bien dans la famille Livingstone jusqu'au matin du 31 octobre 2005. Alors que la lune était haute dans le ciel nocturne, Morgane fut réveillée par un cri terrifiant. Se levant d'un bon de son lit, l'adolescente de quinze ans s'était précipitée dans le couloir, en direction de la chambre de ses parents. C'est ainsi qu'elle assista à l'horrible spectacle qui hanterait ses nuits à jamais. Le corps de son père était allongé sur le sol, ses yeux vides et son cou maculé de sang. Debout en face de lui se trouvait un jeune homme qu'elle connaissait bien puisqu'il s'agissait d'Andrew, un camarade de lycée qu'elle aimait bien et qu'elle avait invité chez elle un peu plus tôt dans la journée. Elle comptait même lui demander de sortir avec elle... alors que faisait-il là, avec des canines anormalement longues et le visage couvert de sang ? Elle entendit à peine la voix de sa mère qui lui hurlait de partir. Cette dernière tenait quelque chose dans sa main qu'elle ne pouvait pas voir, et Andrew était tombé à genoux, poussant un cri inhumain. Morgane en profita pour courir jusqu'à la chambre de sa soeur. La petite fille pleurait dans son lit, ne comprenant pas ce qui se passait. L'adolescente s'assit à côté d'elle et la serra dans ses bras cherchant autant à la rassurer qu'à se rassurer elle-même. C'est là que la porte de la chambre s'ouvrit avec fracas, révélant la silhouette de leur mère ... qui s'écroula sur le sol, sans vie. Andrew se tenait dans l'entrebaillement de la porte, ses yeux brillant d'une lueur féroce tandis qu'un sourire carnassier flottait sur ses lèvres. Le meurtrier était sur le point de se jeter sur eux et Morgane ferma les yeux pour ne pas le voir mais... à sa grande surprise, il ne se passa rien. Lorsqu'elle les rouvrit, elle constata qu'un morceau de bois dépassait du torse de l'adolescent, juste avant que ce dernier ne s'effondre telle une poupée désarticulée, ses traits devenant déformés, lui donnant une expression encore plus bestiale, même dans la mort. A la place où il s'était trouvé se trouvait une silhouette, complètement enveloppée dans un manteau bleu nuit et dont le visage était dissimulé sous son capuchon. L'individu, qu'elle supposa être un homme au vu de sa taille, s'avança vers elles et mit un genou à terre. Lorsqu'il passa sa main sur sa joue, Morgane ressentit comme une décharge électrique mais elle n'avait pas mal. C'était comme s'il avait éveillé quelque chose en elle mais elle n'aurait pas su dire quoi. L'instant suivant, elle entendit des bruits dans l'escalier et aperçut sa grand-mère, complètement à bout de souffle et tenant un pieu en bois dans sa main tremblante. Ce n'est que là qu'elle remarqua le cadavre d'Andrew et que son expression passa d'une colère sauvage à la stupéfaction la plus totale. C'est alors que l'inconnu se retourna vers elle et laissa tomber sa capuche. Puisqu'il se tenait de dos, elle ne put voir que ses cheveux bruns mais en revanche, le visage de sa grand-mère changea complètement. Ses traits étaient toujours marqués par la surprise mais ses yeux se remplirent de larmes tandis qu'elle tombait à genoux, comme si elle se prosternait.

- Vous êtes revenu... Prononça-t-elle d'une voix faible.

Il s'abaissa près d'elle et l'aida à se relever avec une infinie délicatesse. L'homme passa une main dans les cheveux argentés de sa grand-mère et fit entendre sa voix pour la première fois.

- Je te l'avais promis, Moira. Je suis seulement triste que cela ait eu lieu en d'aussi terribles circonstances.

Sa voix était grave mais basse, difficile à entendre mais elle perçut ses mots. En revanche, elle n'entendit pas ceux qu'il lui murmura à l'oreille par la suite avant de se diriger vers la sortie. Toutefois, il esquissa un geste de sa main en direction du corps d'Andrew et ce dernier s'embrasa subitement avant de tomber en cendres. Il se retourna alors une dernière fois vers elles et même si elle ne pouvait pas voir son visage, Morgane crut apercevoir deux iris bleus brillants dans la nuit.

- Ce n'est pas encore le moment, petite magicienne.

Et elle fut engloutie par le sommeil si vite qu'elle était endormie avant que sa tête ne touche les draps.

L'enterrement de ses parents eut lieu quelques jours plus tard et c'est leur grand-mère qui prit leur garde. Tandis qu'Elaine commençait l'école primaire, Morgane finissait le lycée pour entrer à l'Université, décidant de se spécialiser dans le folklore et tout ce qui pourrait lui faire comprendre le sort terrible qui était arrivé à ses parents. Moira lui avait expliqué ce qu'étaient les vampires, et depuis la culpabilité n'avait cessé de hanter l'adolescente, sachant que c'était elle qui avait donné à Andrew la permission d'entrer.

Pendant les deux années qui suivirent, Moira apprit à Morgane l'histoire de leur famille, qui comprenait un grand nombre de sorcières, mais aussi à maîtriser ses pouvoirs, ne serait-ce que pour affronter les vampires. Sa mère n'avait jamais vraiment voulu être une sorcière et c'est à cause de son ignorance qu'Andrew l'avait tuée si facilement. Pour le bien de sa soeur, et de sa grand-mère, Morgane s'était fait la promesse de ne jamais commettre la même erreur. Le seul mystère que Moira refusait de lever concernait le mystérieux inconnu qui leur avait sauvé la vie ce soir là. Et c'est d'ailleurs un secret qu'elle emporta dans sa tombe, près de cinq ans après la mort de leurs parents.

Agée de dix-neuf ans, Morgane décida qu'elle et sa petite soeur avaient besoin d'un nouveau départ. C'est pourquoi elle fit le tri dans les affaires de leurs parents et de leur grand-mère, trouvant par inadvertance quelque chose qui avait appartenu à Moira: un journal. Cela n'avait rien à voir avec le grimoire qu'elle lui avait léguée. Non, ce journal ne contenait ni sortilège, ni aucun rituel mais seulement... ses souvenirs, à l'époque où elle n'était encore qu'adolescente. Un nom revenait parfois, en l'espace de quelques années: Myrdhin mais aucun nom de famille, aucune description... Moira disait qu'elle le voyait parfois en compagnie de sa grand-mère, marchant près du lac comme deux vieux amis. Ce qui était étrange, écrivait-elle, c'était qu'il ne paraissait pas du tout changer. Et puis un jour, elle s'était tout simplement arrêtée d'écrire. C'est en refermant le journal que Morgane vit tomber une photo en noir et blanc représentant une famille, et notamment une petite fille qu'elle savait être sa grand mère. Un homme apparaissait en arrière plan mais ses traits n'étaient pas visibles ... Une inscription était gribouillée au verso : Mystic Falls, 1910 ...

Mue par une impulsion qu'elle aurait grand mal à décrire, elle chercha intensivement tout ce qu'il y avait à savoir sur Mystic Falls, son emplacement aux Etats-Unis, son nombre d'habitants, et surtout son histoire. C'était une petite ville, apparemment comme toutes les autres mais son instinct lui soufflait que ce n'était pas le cas. C'est pourquoi elle contacta l'université locale, cherchant à savoir s'ils auraient un poste de libre pour elle dans leur service et c'est par chance qu'elle apprit que leur dernière spécialiste avait pris sa retraite voilà de cela plusieurs années. Saisissant l'occasion, elle ne tarda pas à préparer le déménagement qui les amènerait, Elaine et elle, à Mystic Falls.