Naomi Agasha

Créée pour le JDR L5R

Bienvenue à Rokugan, un univers librement inspiré du Japon médiéval auquel il faut ajouter l'existence de la magie et de nombreux peuples et créatures surnaturels.


« L’Eau éteint le Feu. Le Feu consume l’Air. L’Air souffle la Terre. La Terre absorbe l’Eau. Le Feu et l’Eau font naître la Terre et l’Air … » Nous sommes un tout. Nous avons besoin des uns et des autres pour vivre en harmonie … Les dons sont une partie de nous qui ressort pour justement que nous puissions nous entraider, c’est à nous ensuite de savoir en faire bonne utilité …

 

Je m’appelle Naomi Agasha et je fais partie du clan du Phénix. Du plus loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais rien connue d’autres que ce clan et le temple où j’ai grandit. Je n’ai aucun souvenir de ma mère qui a quitté ce monde en me donnant la vie et mon père … Je ne le vois que peu, voyageant très souvent pour le clan.

 

Mon enfance fut des plus classiques, jeune demoiselle discrète et timide, n’aimant guère me mettre en avant. J’étais quand même déjà extrêmement curieuse et j’adorais entendre les histoires du clan. Celle qui me marqua le plus concernait ma famille et le fait qu’un de mes ancêtres avait osé toucher à la Maho. Qu’il invoque un Oni était déjà un acte grave mais il lui avait, encore en plus, donné son nom. Ce qui avait eu pour résultat cette fameuse légende comme quoi un Oni hantait la famille. Bien évidemment je ne voulais pas y croire, préférant me dire que tout ça était justement fait pour me faire peur et m’empêcher de devenir une petite peste.

 

Ce ne fut qu’à onze ans quand j’entrai à l’école Shugenja Isawa que je commençai à m’affranchir. Avide de connaissances, je me mis à m’intéresser à beaucoup de sujets différents. J’étais une élève moyenne en ce qui concernait la magie élémentaire et bien que mon affinité avec l’air soit une évidence, je restais dans les élèves qui ne se démarquaient pas forcément des autres.

 

Une fois mes études terminées, je retournai au temple où j’avais grandit et continua d’étudier par mes propres moyens, lisant un peu tout ce qui me tombait sous la main. Deux années passèrent avant que je ne revois mon père. A chaque fois que je me retrouvais devant lui, j’étais complètement intimidée par sa prestance. Malgré mes dix-sept ans et une grande amélioration de ma capacité à m’ouvrir aux autres, je restais toujours dans le même état face à cet homme qui avait autant d’autorité sur moi.

 

Pendant son séjour à mes côtés, il m’annonça avoir prévu mes fiançailles avec un samouraï du clan. J’étais un peu surprise de savoir qu’il s’était en partie intéressé à moi pour me trouver un époux. Bien évidemment, je me contentai d’hocher la tête à ses dires alors que mes rêves de petites filles s’envolaient. Etait-il possible d’avoir le droit d’aimer et de choisir celui qui partagerait notre futur ? Non … Bien sûr que non …

 

Il se passa encore une année avant que je ne puisse rencontrer celui qui m’avait été choisi. De deux ans mon ainé, il était méprisant et hautain. Notre clan était réputé pour prendre de haut les autres clans mais moi j’aspirais à faire changer ça un jour. Après tout, nous pouvions bien tous vivre ensemble si nous apprenions à nous respecter.

 

Le mariage fut rapide et des plus discrets avant que nous passions, comme l’exige la coutume, une année loin l’un de l’autre. J’appréhendais la suite de ma vie, comprenant que l’homme que je venais d’épouser ne correspondait pas du tout à ce que je m’attendais. D’un rang légèrement moins élevé que moi, il allait devoir s’occuper du domicile familial pendant que je continuerais à travailler pour le clan.

 

Rentrer le soir était une véritable torture pour moi. Nous ne nous aimions pas et même nous avions du mal à nous tolérer. Il me reprochait de nombreuses choses et je n’aimais pas son caractère si méprisant envers les autres, quelques soit leurs rangs. Je me demandais comment j’allais pouvoir continuer à vivre à ses côtés alors que nous n’étions ensemble que depuis quelques mois.

 

Heureusement une mission m’envoya à Second City sans me donner une date limite de fin. J’allais prendre tout mon temps là-bas, m’investissant à fond dans mon travail. Du moins ce fut le cas jusqu’à ce que je rencontre Kuni Mitsuru …

 

Kuni Mitsuru était un membre du clan du Crabe, chasseur de Mahotsukai qui venait aussi d’arriver à Second City pour une mission. Une rencontre un peu au hasard qui se termina d’une façon dont je n’aurais jamais pensé. La passion et le désir qui nous liaient l’un à l’autre grandit beaucoup trop et bientôt il arriva ce qui n’aurait jamais du arriver. La découverte de ma grossesse fut surement le pire moment de mon existence même si je me sentais bien avec lui, ma place était aux côtés de mon mari, celui que mon père m’avait choisi et que j’avais épousé.

 

Ma grossesse fut une période très difficile. J’étais si troublée par diverses émotions que ça se remarquait même sur mon travail. Il y eu des haut et des bas, des bons jours et des mauvais dans l’ambiance de guerre civile qui se déroulait dans Second City. L’enfant naquit à l’aube du septième mois. Chétif et à la limite d’être malade, il fut déclaré qu’il ne vivrait surement pas longtemps mais dès que je le tins dans mes bras, je décrétai qu’il allait vivre et que j’allais faire mon possible pour que son existence ne devienne pas un jour une honte pour mon clan.

 

Lui donnant le prénom de Norito, je me repris en main et redevins rapidement la Shugenja que j’étais avant sa naissance. Un peu plus sûre de moi, j’avais maintenant une personne à protéger et une raison de me battre. Kuni Mitsuru, quant à lui, avait profité d’une accalmie pendant la guerre pour fuir les lieux et mettre un maximum de distance entre lui et cette faiblesse qu’il avait eu pour la jeune femme que j’étais.

 

Voilà maintenant deux mois que Norito est né et quasiment une année que je n’ai pas revu mon mari. Bien qu’il soit au courant de la naissance de « son fils », il n’a pas daigné se déplacer ou m’adresser un quelconque message de bonheur. A croire qu’il n’en a que faire alors que nos familles n’attendaient que ça. Enfin … Moi ça m’arrangeait parce que je ne me sentais pas de me séparer de mon fils pour le donner à cet homme et encore moins de rester à la maison au lieu d’être sur les routes. Après tout, élever Norito de cette façon sera une épreuve qui l’aidera à se renforcer et en fera peut-être un homme fort et juste.